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  • : Chroniques électroniques - Chroniques de disques, de concerts, de festivals, de soirées de musiques électroniques, rap et bien d'autres...
  • : Au confluent des musiques électroniques, du rap et des autres styles, ce blog, ouvert et curieux. Chroniques de l'actualité des sorties IDM, électronica, ambient, techno, house, dubstep, rap et bien d'autres encore...
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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 12:15

Date : 27 mars 2010

Lieu : Mannheim (Allemagne)


Le Time Warp traîne derrière lui un double fantasme : une programmation techno toujours irréprochable pour un marathon physique sans commune mesure. Cela est vrai mais se révèle n'être que la face visible de l’iceberg tant cette édition 2010 va exploser les barrières pour propulser le public dans une déformation du temps sans retour, piloté par les maîtres d’une techno aussi puissante que racée.

Pourtant sur le papier, Mannheim ne fait pas rêver. Ville industrielle, austère et grise, il n’y a pas lieu de s’y attarder. Il est 22h, je suis prêt à en découdre. Un rapide tour d’horizon s’impose pour mieux prendre la mesure du site qui sera bientôt gonflé de 20.000 clubbers (une fois de plus, le festival affiche complet). L’allée centrale permet aux festivaliers de s’éparpiller dans les 5 floors du lieu. L’organisation est sans faille, on fait très rarement la queue aux divers stands, un système de casiers permet de ranger ses affaires et on circule facilement d’une salle à une autre.

http://img509.imageshack.us/img509/6908/timewarp2010.jpg

Il est désormais temps de concrétiser mes errances en me figeant devant les DJ. 22h30, les Turntablerocker jouent l’efficacité avec une techno rentre-dedans plutôt efficace. Je ne m’éternise pas car pour un warm-up c’est trop violent. 23h30, Dixon a pris possession du floor 5, un mini club de 1.000 personnes tout en podiums et ouvert sur le ciel. Fidèle à lui-même, il construit un mix deep-house inspiré. Mais ce coup-ci, c’est trop mou par rapport à mes attentes. Autant se rendre dans l’antre du Time Warp, l’énorme hangar accueillant les deux premières salles. Malgré la promiscuité des 2 floors, jamais les acoustiques parfaites ne se télescoperont. Nous choisissons de fendre la foule pour se positionner aux pieds de Monika Kruse. Il est minuit, le festival commence enfin. Monika balance un set techno imparable malgré son côté lancinant. Les semelles commencent à chauffer, on sent que la nuit ne fait que commencer.

3h30, Ricardo Villalobos est attendu comme le messie. Un simple geste de la main et le public exulte. C’est dingue comme le Chilien peut soulever autant les foules alors qu’il n’a même pas commencé. Ricardo ne va pas déroger à son talent d’hypnotiseur house avec un set flirtant la perfection. Sa façon de mixer, toujours de profil, allier à son irréprochable fluidité technique emportent l’adhésion. Je m’éclipse cependant de temps en temps pour écouter ce que proposent les autres salles. Sur le floor 1, Chris Liebing ne fait pas dans la dentelle avec une techno qui ramone les cerveaux, pendant que sur le floor 2 le local de l’étape, Sven Väth, dynamite le public avec une techno plus trancey mais un poil trop linéaire.

P280310 13.16

Il est 6h quand un premier coup de fatigue se fait sentir. Et c’est là que le festival fait fort, en proposant un grand espace chill-out où l’on peut s’allonger sur la moquette bien au chaud. Cerise sur le gâteau, Matthew Hawtin est aux platines de 19h à 13h. Pendant 1h, ma tête prendra congé aux sons de Jon Hopkins, Ametsub ou Asura. Quel pied ! Après cet interlude, je comprends définitivement le principe du festival. Il est 7h, nous n’en sommes qu’à la moitié. La déformation du temps peut vraiment commencer alors que le jour s’est imposé et que les esprits se liquéfient.

La salle 2 est blindée, il est difficile de s’y faire une place mais il est pourtant hors de question de manquer la tête d’affiche de la soirée : Plastikman. De retour au live après de trop longues années d’absences, Richie Hawtin ne va pas nous décevoir. De 8h à 10h, il va construire un live d’une technicité impressionnante. Aux confins de la techno mentale et de l’IDM, Plastikman joue avec nos neurones sur des thèmes raves 90’s et sur des rythmiques abstract à faire pâlir de jalousie un DJ Krush. Hawtin est planqué derrière un écran de LED semi-circulaire imposant un visuel captivant. Ces 2h seront tout simplement magistrale.

10h, direction le floor 5 pour la fin du set de Laurent Garnier. Sous la coupole, il fait grand jour et le public reste totalement réceptif. Laurent Garnier est toujours aussi communicatif avec ses fans. L’échange est réel et le boss nous gratifie d’un Crispy Bacon renversant et collant le sourire à tout le monde. Je file ensuite écouter le roi d’Ibiza, Loco Dice. Plus on avance vers les platines, plus les corps se dénudent. Loco Dice tape dans une tech-house imparable à cette heure-ci et réussi à faire surgir le soleil dans le floor 3. Mais le physique commence à en pâtir, une petite pause au chill-out s’impose. Sur un son de plus en plus deep, mes jambes se prélassent avant le coup de grâce. On soulève ici un des points importants du Time Warp : l’implication physique. Ce festival est un marathon d’une rare violence demandant une vraie préparation mais la récompense est là et c’est quand on amène son corps dans ses derniers retranchements qu’on commence à saisir définitivement le principe du festival.

Il est midi sur le floor 3 et Magda ramasse les clubbers à la petite cuillère avec sa techno mentale tout en douceur. Au Time Warp, l’apothéose est toujours pour le finish. Sur le floor 2, Ricardo Villalobos, Loco Dice et Marco Carola se partagent les platines. Sur le papier ça fait rêver, non ? Et bien dites-vous qu’en vrai, ce fut bien plus que ça. Tout simplement la perfection absolue au son d’une tech-house souvent deep et minimal, complètement hypnotique pour un set d’une limpidité exemplaire. Et quand Richie Hawtin, Laurent Garnier, Sven Väth et Dubfire rejoignent le groupe, on se dit qu’on ne pourra plus jamais voir un tel parterre de maîtres devant soit. Il a beau être 14h, le public est toujours présent et les corps chaloupent. C’est le moment choisi pour définitivement m’éclipser et quitter le festival avec un sourire figé.

  P280310_10.00.jpg

Le Time Warp est bien plus qu’un simple festival techno : c’est tout simplement le nirvana pour tout amateur du genre ! Si c’était seulement la prog qui faisait la différence, ce festival serait déjà dans le peloton mais c’est surtout sa parfaite ambiance et cette communion avec les DJ qui permet de prendre conscience qu’on vit un moment à part, définitivement hors du temps. Les DJ qui jouent au Time Warp ne sont pas des mercenaires, ici les sets dépassent facilement les 4h et ils n’hésitent pas à rester pour jouer ensuite avec les autres. Il en ressort une sorte de respect mutuel impalpable qui finit par faire du Time Warp, le festival techno incontournable chaque année.

par B2B
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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 09:42

Date : 21 mars 2010
Lieu : La Machine (Paris)


L'appréhension est forte avant un concert d'Autechre, on a toujours peur d'être déçu par nos références. Ce postulat est d'autant plus valable avec les Anglais dont les expérimentations sonores sont à elles seules des partitions insondables. Une interrogation domine : le groupe va-t-il se concentrer sur le génial dernier album, Oversteps (chroniqué ici), ou bien va-t-il laisser parler ses machines ?
La Machine affiche complet ce soir et pourtant, le public se disperse et se perd dans les dédales de l'antre nocturne parisienne. Les habitués de la Loco ne pourront qu'être ravis, même si le Moulin Rouge a récemment racheté le lieu, celui-ci n'a pas bougé d'un iota et reste toujours aussi labyrinthique. Mieux, le prix des consos est désormais abordable, fait suffisamment rare dans la capitale pour être souligné. Nous arrivons à 1h30 du mat', heure annoncée pour le live d'Autechre.

On se faufile avec une facilité déconcertante au premier rang. Les lumières s'éteignent et ne se rallumeront pas durant 1h15. Autechre a donc choisi de persévérer dans cette veine anti-ludique où les lumières ne sont qu'un prétexte divertissant. Les premiers beats se font sentir, la basse est lourde, la rythmique impose une cadence lente. Les têtes hochent concenscieusement pendant que Rob Brown et Sean Booth s'attardent avec sérieux sur leurs machines. Le duo va adopter un double principe relativement simple : ne jamais rester bloqué sur un "morceau" plus de 4 minutes et lentement accélérer la cadence. Le live commence à prendre lentement forme et les jambes se délient. En moins de 30 minutes, le public semble acquis à la cause d'une IDM industriel dont le mot d'ordre sera la déconstruction. Autechre prend un malin plaisir à faire trébucher les danseurs des premiers rangs en jouant avec la rythmique comme on détruit un Lego. Ça break, ça se fige, ça redémarre, ça s'accélère, ça se perd, ça se retrouve... Aucun morceau n'est reconnaissable, les yeux préfèrent se fermer pour mieux visualiser les sons mais c'est peine perdue. Et quand la violence prend définitivement le pas en imposant une rythmique hard-tech, le public pousse les murs et se rentre dedans. C'est éreintant mais l'exutoire se révèle salvateur. Le groupe achève son live par une track IDM imparable et les lumières se rallument, il ne reste plus qu'à se frotter les yeux.

Autechre fut à la hauteur de nos espérances malgré un son vraiment contestable. Les basses prenaient tellement de place qu'il était difficile de profiter des multiples sonorités que pouvait offrir le duo. Cela laisse cependant présager du meilleur si, à l'avenir, le groupe décide de passer dans une salle à l'acoustique plus approprié. Il n'en reste pas moins que ce fut 1h15 d'une violence imparable mais jamais gratuite, une déconstruction en règle de nos certitudes électroniques.



par B2B
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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 19:59

Du 1er au 4 avril se déroule à Genève la septième édition de l'Electron Festival. A la croisée des différents genres électroniques, l’Electron invite une centaine d’artistes à se produire dans pas moins de 8 endroits de la ville pour des lives et des sets house, techno, électronica, dubstep ou abstract. L’Usine sera forcément largement investie mais on aura également le plaisir de traîner du côté du Palladium, de l’Alhambra ou du Màd. Seront présents cette année Pantha Du Prince, Stendeck, Abe Duque, Daedelus, Nôze, Hudson Mohawke, King Cannibal, Dixon, Apparat & Skate et bien d’autres. Deux premières à l’Electron cette année : The Hacker livrera pour la première fois son nouveau live et Reverse Engineering se produira accompagné de Yu Otagaki, danseuse du balet du Grand Théâtre de Genève, pour un live qui promet d’être saisissant. Et parce que la culture ne s’arrète pas aux oreilles, une place importante est accordée à la danse et à l’art contemporain, avec expos, performances et conférences.
Chroniques Electroniques y sera. On vous y attend… ou on vous racontera.

                               Electron - Festival des cultures électroniques de genève

  par Manolito
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19 février 2010 5 19 /02 /février /2010 18:01

Le Time Warp, c'est un peu le pélerinage annuel pour tout fan de techno (avec le Sonar barcelonais). Chaque année, près de 20 000 personnes convergent vers Mannheim pour une nuit (et la matinée qui suit) dédiée à la musique électronique.
En effet, il est impossible de faire la fine bouche à la vue du line-up de cette nouvelle édition qui se déroulera le 27 mars prochain. On y retrouvera la crème des DJ tech-house dont Richie Hawtin (habitué aux sets épiques de 6h), Ricardo Villalobos, Loco Dice, Laurent Garnier et j'en passe. Et surtout, cette édition tape très fort en proposant le nouveau live très attendu de Plastikman (aka Richie Hawtin).

Bien entendu, Chroniques Electroniques sera de la partie et vous livrera un compte-rendu complet du festival.

 

par B2B
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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 11:34
Date : 11 février 2010
Lieu : Glazart (Paris)


Les meilleurs soirées se méritent. Pour la dernière édition (entendre dernière... en date) de Novo Hip Hop, il fallait affronter le froid et la neige pour accéder à la petite et sympathique salle de Glazart qui proposait un programme aguichant pour tout amateur de beats rap originaux.

Zucchini Drive débute son concert avec une sacrée motivation pour tenter de faire bouger les 12 personnes près de la scène. Leur musique surprend : comme si Fuck Buttons avait décidé de monter un groupe de rock sans délaisser leurs influences hip hop. Deux types, dont un sosie de Dave Grohl, envoient de leurs machines des sons énervés et chantent ou rappent, souvent en duo. Le batteur ajoute à ce cocktail énergique des rythmiques ingénieuses qui renforcent le sentiment de puissance. Malgré K-The-I??? qui balance des vannes en vendant ses disques dans la salle et les faibles encouragements, le groupe va au bout de son set sans faiblir. Leur musique surprend et convainc au point d'aller chopper leur album, Shotgun Rules, en téléchargement gratos (toutefois en dessous du concert) pour en entendre un peu plus...

Quand Bleubird (photo ci-dessous) arrive sur scène, et alors que la salle s'est un peu remplie (et réchauffée), la ressemblance avec Buck 65 est saisissante. Seul avec son ordi, le Floridien qui a bourlingué à Montréal, Berlin et Paris rappe seul avec un certain sens de la mise en scène, de la comédie et du second degré. Ses instrus sont bien foutus et le public est vite convaincu. Son show semble même un peu court tant ce mec semble avoir de choses à dire et un univers intéressant à partager.
Bleubird.jpg
Arrive ensuite K-The-I??? (photo ci-dessous), attendu de pied ferme par la plupart des spectateurs. Le rondouillard MC commence son set par une petite série instrumentale. Il s'escrime pendant une vingtaine de minutes sur une machine accolée à son laptop pour produire un mélange d'abstract, d'électronica bidouillée et d'autres expérimentations plutôt inspirées. Mais c'est au micro que le Californien remporte tout les suffrages dans son style rappelant inévitablement Busdriver pour son énergie et son flow extensible. On comprend pourquoi Big Dada veut sortir son nouvel album !
KtheI.jpg
Quelques personnes quittent alors Glazart et vont rater le très bon set de Lilea Narrative (photo ci-dessous). Les deux Français, un DJ-scratcheur et un habile joueur de samples, envoient les titres de leur excellent dernier album, Echantillodrome (chroniqué ici). Ils se payent même le luxe, pour alterner avec leurs instrumentaux, d'accueillir NapelonSolo MC du groupe de Cincinnati IsWhat?! pour deux morceaux. Les têtes continuent de hocher et les jambes suivent. Tous les amateurs de Krush, RJD2 ou Wax Tailor s'y retrouvent et on peut espérer que les programmateurs de festivals les ont déjà bookés.
Quand il est de cette qualité, on ne peut que crier : vive le novo hip hop !
Lilea.jpg
par Tahiti Raph
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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 12:29
Date : 1er janvier 2010
Lieu : Fabric (Londres)


Après une nuit du nouvel an blindée - toutes les places (à 40 £) étant parties en prévente selon la rumeur -, le plus célèbre club londonien prolongeait la fête
le 1er janvier avec une Wet Yourself (bien moins onéreuse) de 16h à 4h du matin, avec pour tête d'affiche Stephan Bodzin et Marc Romboy.
A 22h, le quartier de Farringdon est vide, seuls un ou deux pubs accueillent ceux que la Saint-Sylvestre n'a pas totalement abattu. De faibles lumières éclairent les rues froides. Charterhouse Street ne fait pas exception. Ce n'est qu'en approchant de Fabric que l'on aperçoit quelques personnes, les cordons à l'entrée et les videurs un peu figés. Le bâtiment de brique se dresse impressionnant dans le calme de la capitale anglaise.

L'entrée est rapide et les errements dans le labyrinthe peuvent commencer. Il faut d'abord monter pour passer aux caisses et au vestiaire, puis redescendre juste devant l'entrée pour accéder à l'intérieur de la boîte. Seul un lointain beat assourdi nous parvient alors. Les escaliers gris clair dont l'allure moderne avec leurs rampes métalliques détourne l'attention des murs sombres. Ce n'est qu'en découvrant le premier sous-sol qu'on est frappé par ces larges fondations de petites briques rouges et ces arcades cotoyant les impressionnants conduits de ventilation. Les confortables fauteuils noirs sont pour l'instant vides et les bars brillants attendent encore les clients. Le kick parvient maintenant plus nettement : une techno minimale attire les premiers visiteurs vers le balcon qui donne sur la room 1 où quelques danseurs clairsemés s'agitent paisiblement. Les éclairages sont sobres dans cet espace brumeux.
La visite continue à l'étage inférieur. A droite, de nouveau cette room 1 et son DJ à hauteur d'homme, protégé par un rectangle de briques et une grille marron qui ne s'élève pas plus haut que le visage. Au fond, un podium encore peu occupé.
http://3.bp.blogspot.com/_3Nq_j4B_I6Y/SYuKLKmtS1I/AAAAAAAAAc0/2ovlXB9Ig4U/s400/WETLOGO1_1209051627.gif
Direction la room 3 (la 2 est fermée ce soir là), de l'autre côté. Après un autre bar et un nouveau coin confort avec de longues banquettes noires et même deux larges couches pour clubbeurs épuisés, un escalier de métal permet de monter vers ce qui est pour le moment le coeur de la soirée... il faut alors jouer des coudes pour entrer dans cette double salle où une techno plus uptempo et progressive fait mouvoir les corps. Quelques montées font même hurler les plus en forme. Le DJ est là encore au plus près du public.
Si les Anglaises sont fidèles à elles-mêmes avec leur mini-jupes et des looks excentriques très années 1980, les garçons sont plus sobres avec leurs T-shirt-jean-basket. La qualité du son n'a rien d'exceptionnelle, mais toutes les pièces sont équitablement desservies. Même le passage d'un dancefloor à l'autre n'est pas l'occasion d'une vilaine bataille de beats. Des tablettes de bois viennent compléter le décor de métal et de brique.

A minuit, le club est déjà bien plus rempli et la room 1 semble satisfaire les danseurs avec une techno pure et dure qui ne laisse de respiration qu'avec un titre d'early house. Un type en chemise-cravate qui semble tout droit sorti de la City se déchaîne dans son coin. Il sera bientôt sérieusement encadré par la foule qui se presse à l'entrée... sortir un premier janvier n'a semble-t-il rebuté personne. La musique n'a rien de sensationnelle, mais contente la majorité.

Malgré sa taille et son organisation des plus soignées, le charme de Fabric a opéré. La soirée passée, sans se soucier des DJ aux platines, a répondu au cahier des charges : danser dans un cadre festif. Les grandeurs différentes des deux espaces permettent à chacun de trouver son bonheur. Pour des ambiances plus intimes, on comprend cependant que certains Anglais préfèrent d'autres adresses...
par Tahiti Raph
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14 décembre 2009 1 14 /12 /décembre /2009 22:35
Date : 13 décembre 2009
Lieu : Rex Club (Paris)


L'année avait commencé avec Laurent Garnier au Rex Club, elle s'était prolongée avec son album (chroniqué ici) puis son live aux Nuits Sonores (chroniqué ici). Elle devait donc s'achever par où elle avait commencé. Entre des dates en Australie, au Japon, un cinémix à l'auditorium du Louvre et avant de continuer sa tournée française, le DJ faisait un passage au Rex Club pour une de ses "all night long" qui ont forgé sa légende des dix ans du Rex à ses résidences mensuelles jusqu'aux one shot qu'il offre aujourd'hui quand son agenda le permet. Restait à savoir qui braverait le froid de décembre un dimanche soir pour l'écouter...

A 23h30, il y a déjà une petite file d'attente qui regroupe fans de la première heure et jeunes fêtards attirés par ce nom toujours aussi imparable année après année. Garnier, veste et T-shirt sur les épaules, est lui dans la cabine, passant des vieux morceaux de funk instrumentaux avant que ne débarque la foule des grands soirs. Pour un soir de fête, l'équipe du Rex a collé des ballons gonflés à l'hélium dans tous les coins... quand leur chouchou est là, rien n'est tout à fait comme d'habitude. Les gens crient déjà alors qu'ils ne passent que des oldies house, les flashs sur la cabine DJ sont réguliers, la queue au vestiaire est interminable. Notre Lolo national est encore en train de se faire kiffer sur une techno groovy qui lance vraiment cette nuit de danse où l'on oublie tout. Alors qu'il passe Back To My Roots, extrait de son dernier album, il prend le micro pour nous faire partager son bonheur de "revenir à la maison", et le public en redemande. Difficile d'en dire plus tellement ses mixs mêlant tous les styles électroniques se vivent, avec cette rare impression de communier avec le DJ et les autres danseurs.

Encore une belle nuit au Rex, et vivement la prochaine !

par Tahiti Raph
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9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 15:29
Date : 8 décembre 2009
Lieu : Elysée-Montmartre (Paris)

Une grande partie de Chroniques Electroniques s'est réunie ce soir devant l'entrée de l'Elysée-Montmartre pour assister à la soirée Pure 20(10), organisée par le label Warp.
Les nouveaux venus Nice Nice, le génial ariste producteur Four Tet, le quartet math-rock Battles et l'abrasif Flying Lotus constituent le line-up d'une soirée qui s'annonce plus que prometteuse.

Nous montons les marches menant à la fosse accompagnés par les notes de Nice Nice. Nous n'en avons pas entendu assez pour émettre un jugement objectif.
En haut des marches c'est la cohue. Le public est désappointé pour une raison qui n'a rien de musicale. En effet, toute sortie est définitive et aucun coin fumeur n'a été aménagé pour la soirée. Des gamines à franges crient au scandale tandis que des chevelus hagards prennent la nouvelle avec un peu plus de philosophie, en décidant de se saouler à la Kro.
Seul notre plus brave et valeureux chroniqueur parviendra à se nicotiner à l'extérieur, après avoir échangé quelques mots en lingala avec les agents de sécurité, qui ne sont d'ailleurs pas les cerbères qu'on aimerait nous faire croire.

Mais trêve de péripéties et de dangereuses incursions vers l'extérieur, Four Tet se place aux platines pour un set à dominante house. Kieran Hebden lâche une prestation assez inégale et un rien stoïque. La house qu'il diffuse est assez hypnotique et agrémentée d'influences africaines.
On connaît tout le talent du producteur, comme en témoigne sa géniale et récente collaboration avec Burial. Ses qualités de DJ apparaissent moins évidentes, surtout lorsqu'il se lance dans un hommage à la rumba zaïroise avec un ou deux titres dignes de Franco ou de Seigneur Rochereau. On attend en revanche son prochain album avec la plus grande impatience.

On installe ensuite le matos d'un des quartets les plus avant-gardistes et passionnants de ces dix dernières années, Battles. Depuis le succès critique et commercial de Mirrored, les quatre américains ont envahi les scènes du monde entier pour réaliser des concerts plus dantesques les uns que les autres. Ils sont les fers de lance d'une scène math-rock méconnue jusqu'alors.
Basée sur la synchronisation, la progression et un implacable sens de la précision, leur musique est un véritable bol d'air frais pour un public indie qui n'en demandait pas tant.
Tyondai Braxton, récent auteur d'un album un rien conceptuel chez Warp, a l'air plus que content d'être là. Il est vrai que les nouvelles compos du groupe semblent être plus que jamais inspirées par le génie hirsute. La voix de celui-ci est beaucoup plus mise en avant. Certains dans la foule parlent d'influences à la Animal Collective ou Grizzly Bear. Mouerf, on est pas vraiment convaincu. Battles reste Battles.
Le groupe aura eu un peu de mal à se synchroniser avec les régisseurs. Certains morceaux se sont montrés un peu poussifs dans les harmonies, mais la prestation fut quand même de facture bien plus que respectable. Les hymnes désormais bien connus Race In et Atlas parviedront à enchanter un public déjà tout acquis à la cause du quartet. J'ai pour ma part rarement été aussi impressionné par un batteur, John Stanier est littéralement bluffant et semblerait pouvoir encore jouer trois heures.

On déménage la scène pour laisser la place au Californien Flying Lotus, génie avant-gardiste des platines et tête de proue d'une scène liquid hip-hop. Steven Ellison apparaît enthousiaste et communicatif. Il produira un set fédérateur de haute volée, fait de beakbeats et de mélodies vrillées. Celui qui a pour tante Alice Coltrane se place d'ores et déjà comme un des artistes hip-hop les plus prometteurs de ces dix prochaines années, aux côtés des Lukid, Nosaj Thing ou autres Dorian Concept. Il lâchera une petite dédicace à Busy P (dommage, celui-ci a quitté les lieus cinq minutes avant) en remixant Positif de Mr. Oizo. Le remix d'Idioteque (Radiohead), ne s'imposait pas forcément au vu du set, mais aura eu le mérite de faire réagir un auditoire littéralement hypnotisé. Après un court rappel et une acclamation bien plus que méritée, le lotus volant clôt une soirée qui a tenu une bonne partie de ses promesses.

La désormais rituelle transhumance peut s'organiser vers le métro, sous les regards soulagés des agents de sécurité. Même si le DJ set de Four Tet a un peu déçu, les concerts de Battles et Flyng Lotus auront largement convaincu. Il ne reste plus qu'à attendre les albums qu'on espère "PURE", à venir en 20(10)...


par Ed Loxapac
(Photos par Tahiti Raph)
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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 13:05
Date : 5 décembre 2009
Lieu : Rex Club (Paris)



1h30, le Rex se profile. La queue se dilue dans les rues parisiennes. Le line-up de cette nouvelle soirée Casa Nostra attire les foules ce soir. Le clubbing en crise ? Pas ce week-end en tout cas. Entre un Kalkbrenner sold-out la veille au Social et une soirée au Rex blindée, on reprend confiance en la nuit techno parisienne.


Agoria est aux platines. A peine le temps de se frayer un chemin vers le dancefloor que le Lyonnais balance une montée surpuissante. Le ton est donné, Agoria distillera une techno fédératrice. Pendant une heure, son set sera d’une efficacité redoutable. Toutes les deux minutes, il prend son temps pour vriller les cerveaux, faire lever les bras et provoquer un état de transe générale. Le public est conquis, en redemande. Sebastien Devaud confirme définitivement sa réputation. C’est un fait, il se place désormais juste derrière Laurent Garnier au panthéon des DJ français, le mec possédant cette rare capacité de pouvoir totalement gérer une foule en mêlant fluidité et puissance.

Carl Craig attend patiemment son tour derrière le Lyonnais. 2h30, le pape de Detroit, toujours aussi charismatique, prend avec facilité les rênes du Rex. Le club dégueule de monde, le son est parfait. Son set est plus linéaire que celui d’Agoria tout en évitant de sombrer dans la facilité. En jouant moins sur les breaks extatiques, en s’appuyant davantage sur les basses, Carl Craig démontre une nouvelle fois son exemplaire maîtrise.


3h50, retenti enfin The Bells de Jeff Mills que Carl Craig ne peut s’empêcher de passer à chacun de ses sets. Touché par la fatigue, c’est le moment choisi pour s’éclipser définitivement. Décidément, le Rex sait soigner avec douceur son public, cette nouvelle résidence d’Agoria augure des soirées mémorables.

par B2B

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 11:27
Date : 10 novembre 2009
Lieu : Zenith de Paris


C'est non sans une certaine appréhension que le concert de Massive Attack se profile. Le groupe tient-il toujours la route ? ce trip-hop vieillit-il bien ? La bande attire toujours autant puisque le concert est sold-out. Le public, éclectique, prend lentement possession de la salle pendant la première partie. Martina Topley Bird se contente d'un concert plutôt cheap en étant seulement accompagné d'un étrange ninja. Malgré un Overcome bien venu et un final musclé sur Too Tough To Die, on reste sur notre faim.

Massive Attack arrive enfin. En choisissant de débuter le concert sur des nouveautés, la bande de Bristol affiche ses intentions. L'inaugural et instrumental Bulletproof Love s'immisce du coté de l'electronica d'Autechre. En enchaînant sur le drogué Hartcliffe Star, on retrouve les basses surpuissantes qui sont la marque de fabrique du groupe. Etonnemment, le son est très bon ce soir au Zénith, pas comme le public qui semble totalement anesthésié. Entre succession de valeurs marchandes et messages dépressifs, les visuels plongent la foule dans une ambiance profondément pessimiste.
Le groupe prend alors la voie du best of en entamant quelques classiques. Risingson fait littéralement trembler la salle avec la voix caverneuse de Daddy G. Teardrop, interprété par Martina Topley Bird, est instrumentalement révisité avec finesse. Les guitares d'Angel se mélangent avec puissance à la voix d'Horace Andy. Le show est carré, rien ne dépasse. On sent que 3D mène sa troupe avec professionalisme. Safe From Harm et Inertia Creeps finissent par provoquer une transe générale, les frissons persistent, les regards sont hagards.
Les deux rappels finissent d'achever Paris. Entre un Unfinished Sympathy apparaissant comme une bouffée d'oxygène et un Karmacoma frontalement viscéral, Massive Attack clôture son concert sous de longues acclamations méritées.

Les inquiétudes n'ont pas eu lieu d'être pendant ces 1h50 sans faille. Massive Attack reste un grand groupe, en permanente remise en question sonore. En ayant toujours su rester en phase avec son époque, ce groupe reste indémodable. Un concert de Massive Attack c'est davantage une parenthèse introspective qu'une fête. On en ressort fébrile.


par B2B
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